Trop de pesticides dans certains agrumes

😍 2022-04-15 04:52:24 – Paris/France.

Dans l’agriculture moderne, les pesticides peuvent augmenter les rendements et assurer la rentabilitĂ© des cultures. Ils protĂšgent les plantes des ravageurs et des nuisibles et prolongent leur protection aprĂšs la cueillette en empĂȘchant la prolifĂ©ration des champignons phytoparasites.

Maryse Bouchard, professeure de biologie et de sciences de l’environnement Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, a expliquĂ© que si l’utilisation des pesticides est devenue la norme il y a une trentaine d’annĂ©es, on en sait trĂšs peu sur leur toxicitĂ©.

L’imazalil est un insecticide de la famille des fongicides.

On pense qu’il est peut-ĂȘtre cancĂ©rigĂšne, mais on le trouve dans tous les agrumes qui ne sont pas certifiĂ©s biologiques.

ImmĂ©diatement aprĂšs avoir cueilli les fruits, plongez-les dans un mĂ©lange d’eau, de cire et d’imazalil pour Ă©viter le dĂ©veloppement de moisissures et de champignons pendant le transport. Bien sĂ»r, tout cela est pour s’assurer que le produit peut ĂȘtre prĂ©sentĂ© au consommateur.

Cette caisse d’agrumes contenait de l’imazalil, un pesticide potentiellement cancĂ©rigĂšne.

Photo : Radio Canada

Que les agrumes viennent de Californie, du Mexique, d’Espagne, d’Afrique du Sud ou du Maroc, ils contiennent de l’imazalil et souvent d’autres pesticides.

Ces produits chimiques sont utilisés selon des critÚres bien précis et leur déclaration est obligatoire depuis 2014.

Leur prĂ©sence est indiquĂ©e sur la boĂźte d’expĂ©dition, mais une fois que les fruits sont sur les tablettes des Ă©piceries, les consommateurs ne s’en rendent pas compte.

« Nous savons dĂ©sormais que les plus faibles concentrations de ces produits peuvent avoir des effets Ă  long terme chez l’homme, comme le dĂ©veloppement de cancers et la perturbation du systĂšme endocrinien. »

– Une citation de Maris Bouchard

Fait inquiĂ©tant, il se produit Ă  de faibles doses d’exposition et est difficile Ă  Ă©tudier avec prĂ©cision. Nous devrions revoir ces normes plus frĂ©quemment, a-t-elle suggĂ©rĂ©.

Ă©picerie Les trois derniers rapports annuels du Programme national de surveillance des rĂ©sidus chimiques dans les fruits et lĂ©gumes locaux et importĂ©s administrĂ© par l’Agence canadienne d’inspection des aliments ont Ă©tĂ© analysĂ©s.

Si seulement environ 3 % des quelque 800 agrumes analysĂ©s durant cette pĂ©riode contenaient plus de pesticides que les normes actuelles ne le permettent, il est difficile d’Ă©valuer la valeur exacte d’un si petit Ă©chantillon par rapport au marchĂ©.

Ces 3 % d’agrumes sur le marchĂ© canadien contiennent trop de pesticides, ce qui Ă©quivaut Ă  environ 15 millions de kilogrammes de fruits.

Selon Onil Samuel, toxicologue Ă  l’Institut national de santĂ© publique du QuĂ©bec (INSPQ), la notion de risque est toujours calculĂ©e en fonction de l’exposition rĂ©elle, dont la nature exacte n’est pas claire. Clairement, nous consommons plus d’oranges et de mandarines que de citrons, qui se trouvent ĂȘtre le zeste, donc le zeste, que nous consommons.

laver les fruits

Pour minimiser l’exposition cumulĂ©e, il est conseillĂ© de frotter les fruits sous l’eau courante, surtout si vous Ă©pluchez la peau ou prĂ©fĂ©rez les agrumes bio.

Maryse Bouchard prévient que le procédé enlÚve beaucoup, mais il y en a toujours qui peuvent avoir pénétré dans la pulpe.

En fait, l’imazalil ne se trouve pas seulement Ă  la surface des agrumes. Environ 10 % des pesticides pĂ©nĂštrent Ă©galement dans la pulpe des agrumes Ă  peau Ă©paisse, comme la plupart des variĂ©tĂ©s de citrons, d’oranges et de pamplemousses. Pour les agrumes Ă  peau fine, comme les citrons verts ou les mandarines, cela monte Ă  prĂšs de 25 %.

« Dans un monde idĂ©al, on aurait des fruits et lĂ©gumes sans aucun pesticide. Mais dans le cadre de l’agriculture moderne, je ne pense pas qu’on verra ça demain. On utilisera encore beaucoup de pesticides. »

– Une citation d’Onil Samuel, toxicologue Ă  l’Institut national de santĂ© publique (INSPQ) de QuĂ©bec

Selon Maryse Bouchard, il faudrait limiter l’utilisation de ces produits et favoriser des mĂ©thodes alternatives, comme l’utilisation d’agents microbiens naturels pour lutter contre le dĂ©veloppement de champignons.

Ces alternatives existent, mais se heurtent à la résistance des grands producteurs car elles sont plus chÚres et nécessitent un changement de mentalité tant de la part des producteurs que des consommateurs.

Des reportages du journaliste et animateur Dennis GagnĂ©, du rĂ©alisateur Patrick Brunette et du journaliste de recherche Alan Roy seront diffusĂ©s dans le cadre de l’Ă©mission Ă©picerie DiffusĂ© les mercredis Ă  19h30 sur ICI TĂ©lĂ©.

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