Le Nutella est-il vraiment mauvais pour la santé ?

✔️ 2022-04-15 04:52:24 – Paris/France.

Interview – Les Français apprécient cette fameuse pâte à tartiner, mais ont été critiqués pour sa faible valeur nutritionnelle. On fait le point avec des experts.

Je suis gros et sucré, mes parents sont italiens et mon goût de noisette fait fondre les trois quarts d’une famille française. qui suis-je? Vous n’aurez aucun mal à repérer Nutella ! Chaque année, 84 000 tonnes de cette fabuleuse sauce sont dévorées en France, faisant de la France le premier consommateur mondial.

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Mais de quoi est composé le Nutella ? Sucres, principalement (57 % en poids) et matières grasses (31 %) comme l’huile de palme. La culture intensive de cette huile, qui a entraîné une déforestation massive, notamment en Indonésie (le plus grand producteur mondial), a été critiquée non seulement pour sa nocivité pour l’environnement. Comme d’autres graisses, on pense également qu’elle forme des plaques de cholestérol sur les parois des artères lorsqu’elle est consommée en excès.

A l’occasion d’une journée spéciale le lundi 5 février et d’une campagne publicitaire lancée le dimanche 11 février, Ferrero a vanté la qualité de ses produits, notamment à travers la traçabilité des ingrédients.

Philippe Legrand, professeur rennais de biochimie et de nutrition humaine, répond à nos questions sur la star du snack.

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Figaro. – Faut-il se méfier du Nutella ?

Professeur Philippe Legrand. – Aucun aliment n’est auto-équilibrant ou dangereux, tant qu’il est consommé raisonnablement. Sur le plan nutritionnel, l’équilibre vient du type d’aliment et de la quantité ingérée. Le Nutella n’est pas un mauvais produit, il n’y a rien à lui reprocher, si ce n’est qu’il est très riche en acide palmitique, dont on ne veut pas surdoser.

Le Nutella est composé d’environ 20 % d’huile de palme, une graisse souvent diabolisée. Cela rendra-t-il ce produit dangereux pour notre santé ?

Je ne commenterai pas les aspects environnementaux. D’un point de vue nutritionnel, l’huile de palme n’est pas un poison, mais un aliment courant, principalement composé d’un acide gras spécial – l’acide palmitique. L’acide palmitique est un nutriment combustible essentiel pour les plantes, les animaux et les humains. De plus, notre corps est capable de fabriquer le sien à partir de glucose, d’alcool et d’amidon. C’est l’une des formes les plus simples de stockage d’énergie et une partie intégrante de nos cellules. Le seul problème est qu’il peut être en excès dans notre alimentation.

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En France, nous ne consommons que 2,3 à 2,5 grammes d’huile de palme sur les 90 à 105 grammes de lipides que nous ingérons par jour, ce qui est insignifiant. Compte tenu de ce maigre apport, l’huile de palme est « hors sujet ». Sur le plan nutritionnel, l’huile de palme en tant qu’huile de base sauve plus de vies dans de nombreux pays asiatiques et africains qu’elle ne nous fait de mal car sa consommation est si faible. De plus, l’huile de palme est une huile riche en antioxydants et en bêta-carotène, et enfin, elle élimine les acides gras trans nocifs pour la santé dans certains produits industriels.

Cependant, des études ont-elles établi un lien entre cet acide gras saturé et la survenue d’accidents cardiovasculaires ?

Le risque d’accident cardiovasculaire est en réalité lié à une surconsommation d’acide palmitique qui est notre marque de surconsommation. Il est consommé indirectement dans de nombreux produits, tels que les plats cuisinés, les produits laitiers, les viandes grasses, les pâtisseries, les biscuits, la pâte à pizza et les quiches industrielles, et bien sûr les pâtes à tartiner. Il faut limiter ou plutôt adapter la consommation de ces aliments à nos dépenses énergétiques, mais aussi aux sources endogènes, celles issues d’autres aliments (comme le sucre et l’alcool) et celles que notre organisme transforme en acide palmitique.

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Pensez-vous que les étiquettes nutritionnelles Nutella suffisent ?

Je crois à l’éducation nutritionnelle, pas aux « feux rouges » qui sapent la curiosité nutritionnelle et mettent la pression sur ceux qui surveillent déjà leur alimentation. Ils peuvent paradoxalement conduire à des déséquilibres nutritionnels chez ces derniers. Avec cette étiquette alarmiste, une partie de la population va réduire la consommation du produit, donc le fabricant va baisser le prix et inciter une autre partie de la population à manger plus. Encore une fois, tout dépend de la quantité et de la variété. Il ne sert à rien de mettre de la nourriture sur le registre car ils ne sont pas toxiques. De même, nous ne devrions pas penser que les graisses et le sucre sont mauvais, car nous ne pouvons pas survivre sans eux.

Comment limiter la consommation de ces produits « addictifs » ?

il est difficile. Mais il ne faut pas ignorer le fait qu’un montant raisonnable dépend de l’individu. Ce qui est raisonnable pour un adolescent ne l’est pas pour une grand-mère. Cela varie également selon les produits. De manière générale, vous devez faire preuve de bon sens et apprendre à percevoir la différence entre vos dépenses et vos apports.

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